L’entretien de la semaine. Alexandre Cougnaud va piloter une ORECA 07 pour sa première course en LMP2 European Le Mans Series, dimanche, au Castellet.
Alexandre, pour cette saison 2018 en ELMS, vous avez changé d’écurie, en rejoignant le Team Graff Racing, mais aussi de catégorie en passant de LMP3 en LMP2. Pour vous, c’est une belle reconnaissance de vos qualités de pilote ?
C’est une progression et une vraie promotion à laquelle où je ne pensais pas accéder un jour… Je me retrouve avec l’élite de l’endurance, car il y a très peu d’équipes en LMP1 (la catégorie reine en endurance), si ce n’est quelques teams privés. On peut donc dire que la crème des pilotes se trouve en LMP2. Le fait d’évoluer dans cette catégorie avec une équipe très compétitive, comme Graff, et de me retrouver avec des équipiers (Jonathan Hirschi et Tristan Gommendy) qui ont beaucoup d’expérience et qui vont vite, tout est beau sur le papier. Maintenant, il faut faire le boulot…
Pour « faire le boulot », comme vous dites ; quels sont les changements entre les deux voitures ?
Cela n’a plus à voir. Cela reste un prototype, mais son châssis est de type ORECA et la voiture fait 600 chevaux pour 900 kilos. Il y a aussi beaucoup plus d’aérodynamisme, ce qui permet d’avoir des vitesses de passage en courbe qui sont beaucoup plus importantes. En moyenne, on gagne 10 secondes au tour.
Cela change aussi la façon de conduire…
Tout à fait. C’est la même base, mais il faut s’adapter en prenant confiance avec la voiture, pour avoir le cran de freiner plus tard et surtout de passer plus vite dans les courbes.
Cela vous a-t-il obligé à vous préparer différemment, physiquement et mentalement ?
Ma préparation physique est restée la même, mais spécifiquement, j’ai travaillé le renforcement de la nuque et des épaules, car la LMP2 est plus physique que la LMP3 sur les G (unité d’accélération) que l’on a en latéral. J’ai donc toujours un coach sportif et je continue la sophrologie.
Ce dimanche, il y a l’ouverture de la saison ELMS au Castellet. Quelles sont vos ambitions ?
Cette année, je vais disputer le même championnat que l’année dernière, où j’ai terminé vice-champion en LMP3, le championnat d’Europe d’endurance (ELMS), mais en LMP2. Pour 2018, il y a beaucoup de niveaux, avec des anciens pilotes de F1, comme Jean-Éric Vergne. Il y a aussi des pilotes de LMP1 qui descendent en LMP2. Il y a donc beaucoup d’équipes qui peuvent être aux avant-postes et le but est d’essayer de courir pour le podium à chaque course pour marquer des points et on verra où cela nous mènera à la fin de la saison…
Lorsque parle d’automobile et d’endurance, la course référence est les 24 Heures du Mans. C’est un objectif dans votre carrière ?
Oui. Le but est de faire une très bonne année en European Le Mans Series, pour pouvoir refaire le même championnat l’année prochaine et les 24 Heures du Mans en plus. Il faut donc que je fasse des bons résultats en ELMS 2018, afin d’avoir un levier pour trouver et fédérer des nouveaux partenaires privés qui sont liés au pilote. Pour les 24 Heures, il faut un budget spécifique et supplémentaire et c’est 200000 euros. C’est la somme que je devrais trouver pour 2019.
Le parcours de Thomas Laurent vous inspire…
Ce que Thomas a fait en LMP2, l’année dernière pour sa première saison, est exemplaire. Vice-champion du monde en LMP2 et victoire au Mans, c’est un rêve…